Gervais Loembé délégué du Préfet
Article mis en ligne le 15 avril 2014

par Aboubakri A TSPVL1

Le lycée Paul Gauguin héberge une classe au nom étrange d’ARTP FLE qui signifie Action de Remobilisation à Temps Plein en Français Langue étrangère. Pour faire simple, il s’agit d’un dispositif qui permet à des jeunes nouvellement arrivés en France de bénéficier pendant un an d’un apprentissage intensif de la langue française mais aussi des codes de la société et du système éducatif. C’est une association, ACM Formation, qui gère cette classe un peu particulière. Pour motiver ses élèves, leur professeure, Patricia Du Rieu, propose des défis stimulants. Cette année, son objectif est de conduire sa classe à Paris et de lui faire écrire un livre. Pour l’aider, une convention a été signée entre la SNCF et ACM Formation. A cette occasion, nous avons demandé à Gervais Loembé, délégué du Préfet du Loiret de nous expliquer en quoi consiste ses fonctions dans le quartier de la Source.

« Mon travail consiste à représenter l’Etat dans toutes ses composantes sur ce territoire de la Source. J’ai aussi pour rôle d’amener au plus proche la politique de l’Etat par rapport aux habitants. Souvent, ils se sentent un peu éloignés de tout ce qui est politique et de la politique de la ville notamment. Aujourd’hui, ce qu’on voudrait, c’est qu’ils soient un tout petit peu plus impliqués, mieux informés et qu’on puisse mieux prendre en compte leurs attentes. Pour faire un peu plus simple, mon rôle consiste à voir avec les habitants, les associations, les entreprises et un certain nombre de services comment on peut faire pour mieux vivre à la Source. »

  • Lors de votre discours, vous avez dit avoir eu un parcours proche de celui des jeunes qui sont en ARTP FLE...

« Oui, je suis arrivé du Congo et je suis allé à l ‘école faire des études qui m’ont amené vers un parcours universitaire. Et puis, me sentant bien dans ce pays, j’ai décidé de rester. J’aurais pu continuer ailleurs, en Angleterre, aux Etats-Unis ou repartir en Afrique, à Brazzaville. J’ai commencé à travailler et mon engagement dans des associations m’a conduit à être remarqué par la Préfecture et à devenir représentant de Monsieur le Préfet. Aujourd’hui, j’ai d’autres activités mais j’ai été, à un moment donné, professeur de physique et d’aéronautique. Et ce que je voudrais dire, c’est que ce parcours qui est le mien et qui peut paraître exceptionnel, peut être aussi le même pour vous pour peu, simplement, que vous le vouliez et que vous y travailliez, parce que c’est vrai que ça demande quelques petits sacrifices en matière de travail d’engagement, de tenue et de retenue… »

  • Et que pensez-vous du dispositif qu’ACM met en place pour ces jeunes ?

« ACM est une association que nous apprécions et son
travail vient compléter celui qui est fait par d’autres associations. Il y en a plusieurs dans le quartier de la Source : certaines sur l’urbanisme, d’autres sur l’alphabétisation ou l’illettrisme et d’autres encore sur le jeu etc. ACM formation fait partie de ces associations utiles et importantes de la Source et d’Orléans. Le dispositif ARTP est un bon dispositif qui répond complètement à des attentes précises de nouveaux arrivants et que nous apprécions, nous en tant qu’Etat, parce que ça fait partie de nos préoccupations de veiller à ce que les nouveaux arrivants soient bien accueillis et bien accompagnés pour en faire de futurs bons citoyens se sentant bien dans la société dans laquelle ils vivent et capables de faire rayonner ce bonheur qu’ils auraient sur eux. »

  • Vous et votre équipe, quel avenir vous proposez à ces jeunes ?

« Nous allons déjà maintenir le dispositif et voir de quelle façon on peut le faire évoluer pour continuer à s’adapter aux attentes ; parce que, vous le savez, d’une année à l’autre, les attentes ne sont pas les mêmes. Nous sommes dans une société en pleine mutation le jeune de dix ans d’il y a vingt ans n’a pas les mêmes préoccupations que le jeune de dix ans d’aujourd’hui. Il y a vingt ans, il jouait avec un bout de bois, aujourd’hui avec une game boy, un ipad ou un téléphone. Vous voyez que les préoccupations ne sont pas les mêmes et nous avons à nous adapter et à accompagner ce genre de changement pour être, à chaque fois, à la hauteur du bonheur de ces gens. Parce que, vous savez quoi, les gens heureux sont des gens gentils ; les gens méchants sont généralement malheureux. Donc pour ma part, j’ai toujours veillé à ce que les gens soient heureux, plus ils sont heureux plus ils sont gentils et plus ils n’embêtent personne ; tandis que quand ils deviennent malheureux, ils veulent rendre les autres malheureux. »