Gloria, championne du monde !!
Article mis en ligne le 21 avril 2016
dernière modification le 21 décembre 2017

par Christie Y. TSPVL

Gloria Agblemagnon est élève au lycée mais c’est aussi une athlète de haut niveau. Lors des Global games organisés à Guarama à l’automne 2015, elle est devenue championne du monde de lancer de marteau dans sa catégorie. Nous avons voulu en savoir un peu plus.

  • J’ai
    entendu dire que tu es championne du monde...


    - Oui, je suis championne du monde d’athlétisme en sport adapté. C’est pour des personnes qui ont des difficultés. Moi, par exemple je suis très en retard dans les cours. Ça peut aussi concerner des personnes qui ont des problèmes psychologiques.
  • Ça fait quel effet d’être championne ?

    - Ça fait du bien, c’est génial. C’est incroyable, Je ne m’y attendais pas vraiment et quand on a dit mon nom, c’était génial !
  • Votre compétition s’est passée où ?

    - C’était en Amérique du sud, en Équateur. On a fait d’abord Paris Atlanta puis de là on est arrivé dans une ville appelée Kito. Mais on a dû changer de ville parce qu’un volcan s’est réveillé. Du coup, on s’est déplacé à la campagne pour s’entraîner. Kito était une ville polluée donc ce n’était pas bien pour nous car on était à 3800 mètres d’altitude et ce n’est pas facile pour respirer. Heureusement, par rapport à certains concurrents, on est arrivé une semaine avant, donc on s’est adapté plus facilement à l’altitude, ça nous a avantagés. Le championnat du monde s’est déroulé à Guaranda et le stade était magnifique.
  • Vous étiez combien à représenter l’équipe de France ?

    - On était une trentaine de Français mais le sport adapté n’est pas très connu. Il faudrait que ça évolue. Sinon, il y avait des pays du monde entier, Brésil, Japon...
  • Pourquoi as-tu choisi ce sport ?
    - Au début je voulais essayer plein de sports, mais rien ne me convenait. Du coup, je suis passée à l’athlétisme et au lancer. J’ai commencé à faire les championnats de France avec la Fédération Française d’Athlétisme et au niveau du classement c’était pas mal aussi, et c’est à partir de là que la Fédération Française de Sport Adapté m’a repérée.
  • Tu pratiques quel type de lancer ?

    - Je fais du marteau, du poids et du disque. Le lancer que je fais le plus, c’est le marteau. C’est une boule en acier attachée à un fil. Au bout du fil, il y a une poignée qui permet de mettre sa main et de lancer. Mon record est de 45,94 mètres au 4 kilos ; au 3kg j’atteignais 50 mètres.
  • Tu t’entraînes beaucoup ?

    - On a à peu près 8h d’entraînement dans la semaine. Je m’entraine le lundi, le mardi, le jeudi, parfois le vendredi aussi, et le samedi on a de la musculation. Ça nous aide à lancer plus loin : plus tu es musclée, plus tu seras forte pour lancer l’engin.

  • A t’écouter, on sent que tu aimes ce sport. Qu’est-ce que tu dirais à un jeune qui a envie de le pratiquer ?

    - Déjà, c’est très bien pour les enfants, on peut commencer très jeune et le but au départ c’est de s’amuser pas forcément de faire de la compétition.
  • Mais à toi, il t’apporte quoi ?

    - Parfois quand je suis triste ou que je ne vais pas bien, je vais là-bas et ça me libère de toute ma journée, de tous les conflits que je peux avoir avec la famille ou des amis.
  • Tu vas participer aux prochains Jeux Olympiques ?

    - Ce n’est pas encore sûr car j’ai d’autres compétitions pour la qualification. Il y a le championnat du monde en Italie en mars. Apparemment, il y a un meeting en Tunisie mais je ne pourrai pas y aller car ça tombe pendant ma période de stage. Après, en Italie il y aura des meetings pour la qualification.
  • Plus tard, tu te vois continuer ?

    - Je ne sais pas si je pourrai continuer parce que, si je m’absente tout le temps, pour le sport, je ne pense pas que les patrons soient d’accord. Ils vont me dire c’est soit le sport, soit ton travail. L’idéal, ce serait de trouver un travail qui pourrait accepter le fait que je sois parfois absente. Je voudrais travailler en cuisine collective mais ça va être difficile. En ce moment, au lycée, je m’absente chaque mois car j’ai un stage national de 3 jours à Reims, avec kiné, préparateur mental, psychologue du sport, salle de muscu...
  • Vous faites beaucoup de voyages ?

    - Oui beaucoup, mais ils sont pris en charge par la fédération. Il faudrait que j’améliore mon anglais. Je suis française et j’ai aussi des origines togolaise et libanaise, alors je m’adapte.

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