En 2SPVL, nous avons travaillé sur les institutions républicaines. Nous sommes allés au Sénat et nous avons rencontré aussi Niamé Diabira l’adjointe au maire du quartier de la Source pour mieux comprendre la fonction d’élue au sein d’une institution de proximité. Elle nous a expliqué ses missions, le fonctionnement d’une mairie de quartier et nous a donné une vision plus optimiste de notre quartier qui est connu pour ses entreprises innovantes, son hôpital ou son université. Vous pouvez écouter tout l’entretien sur Gauguinfo.fr en voici quelques extraits :
- Nous voudrions savoir en quoi consiste votre métier ?
- Niamé Diabira : Ce n’est pas un métier, c’est une fonction. Un métier me permettrait d’avoir un contrat à durée indéterminée ou déterminée, ainsi qu’un salaire. Moi, aujourd’hui, je n’ai qu’une délibération municipale qui me permet d’être élue tant que mon maire sera élu, car c’est lui la tête de liste qui nous a permis de vivre cette aventure. En tant qu’élus de la ville d’Orléans, nous ne touchons pas un salaire mais des indemnités. Comme adjointe au maire dans le quartier de la Source, je me dois de créer de la transversalité entre les différentes thématiques -c’est à dire les différents services qui existent dans la ville d’Orléans- et les habitants. Si vous allez voir par exemple le service du patrimoine, le service des sports, le service de l’éducation pour mettre en place un projet, dans ce cas, mon travail sera de mettre en lien les différents adjoints afin qu’ils puissent financer le projet qui émane des habitants dans un intérêt public, laïc, démocratique et républicain. La mairie de quartier permet d’apporter un service public au plus prés de chacun.
- Depuis combien de temps occupez-vous ce poste ?
- Niamé Diabira : Depuis mars 2014, ça va faire 3 ans. Nous sommes à mi-mandat, c’est le moment de faire le bilan, de savoir si nous avons fait ce que nous avons promis ou si nous devons accélérer les choses pour y arriver.
- Pouvez-vous nous raconter une de vos journées ?
- Niamé Diabira : C’est particulier, parce que je n’interviens jamais sur les mêmes sujets. Samedi matin, par exemple, je suis allée à la rencontre des commerçants, qui m’ont m’expliqué leurs difficultés, et nous allons voir comment nous pouvons les aider dans un cadre public et légal. Je n’entrerai pas dans leurs boutiques pour refaire la décoration, c’est leur espace privé ; par contre, autour de la boutique, je pourrais faire en sorte d’améliorer ce qui concerne la voirie, d’empêcher le stationnement sauvage en mettant en place des potelets, d’installer des bancs pour leur clientèle, qui peut être plus ou moins âgée et comprendre des mères de famille. L’objectif, c’est qu’il puisse y avoir une meilleure harmonie entre les différents commerces d’une même avenue et l’espace public. Mais mes journées peuvent être longues, on a un quartier riche en associations et le soir se tiennent les assemblées générales et les réunions qui permettent de voir émerger des actions et que des liens sociaux se créent entre les populations.
- Au lycée, on reçoit les séniors de la Source, on a un projet avec eux.
- Niamé Diabira : Oui, vous faites des projets intergénérationnels et votre classe commence à être renommée pour cela. Votre diplôme est ressource pour nous, parce que vous êtes les acteurs de demain : ce que vous êtes en train d’apprendre aujourd’hui et de mettre en place a vocation à être utile pour les personnes extérieures et pas seulement pour votre cercle proche. C’est essentiel pour la société de demain. On porte un grand espoir sur votre génération. Les séniors ont aussi beaucoup de choses à vous transmettre et je suis sure que certains d’entre vous ont fait de belles rencontres.
- Qu’est-ce qui vous fait le plus de peine ?
- Niamé Diabira : Ce qui me rend la plus triste, c’est de voir des jeunes de votre âge qui finissent par être vendeurs de drogue et décrocheurs de cours. Quand je les vois rentrer dans une spirale infernale qui fait qu’ils ne se projettent pas dans leur vie, ça me fait de la peine, ça me fait mal. J’aimerais pouvoir simplement en emmener quelques-uns avec moi et leur montrer qu’ils peuvent se sortir de ce cercle infernal. Pour gagner de l’argent rapidement, ils risquent de faire de la prison, d’être étiquetés délinquants et de ne jamais pouvoir décrocher un travail. J’aimerais qu’ils n’aient jamais connu ça.
- crédit photo : la République du Centre