Kelly Machado : attaquante à l’USO !
Article mis en ligne le 26 janvier 2018
dernière modification le 27 mars 2019

par Sarah 2SPVL 2017-2018

"..ils vont nous voir avec des joggings, des hauts de foot, bah pour eux clairement on n’est pas des filles, on est des garçons."

Après un parcours dans le 95, au FC Domont et à Sarcelles sa ville natale, Kelly est entrée à l’Union Sportive d’Orléans Loiret football pour une progression extra. Depuis septembre 2016, une section sport étude existe en filière commerce. Elle a eu la chance de pouvoir en faire partie. Une vie de footballeuse et une vie de lycéenne est-ce vraiment une vie facile ?
Elle nous raconte tout !

Vous avez le choix : vous pouvez soit écouter l’entretien (c’est plus vivant), soit le lire (c’est bien aussi).

  • Sarah : À quel âge as-tu commencé le foot ?
    - Kelly : Vers 9-10 ans. Je faisais deux sports en même temps. Je faisais de la gym et du foot en compétition et du foot un petit peu cité si on peut dire ça.
  • Sarah : Est-ce que pour toi l’USO était un choix ?
    - Kelly : Oui c’était un choix déjà par rapport à ma formation scolaire, et ensuite vu le niveau de l’USO, je voulais progresser.
  • Sarah : Penses-tu que le foot féminin est moins performant que le foot masculin ?
    - Kelly : Nan, pour moi c’est exactement pareil sauf au niveau du jeu. Les garçons vont être plus rapides que nous. Le jeu va être un peu plus rapide et nous un petit peu plus lent.
  • Sarah : En quelle catégorie es-tu ?
    - Kelly : De base, je suis en U19F (un mélange de 1999 jusqu’à 2002) mais je suis dans l’effectif de l’équipe première R1F.
  • Sarah : Comptes-tu aller jusqu’à un niveau professionnel ? Ou c’est vraiment du loisir ?
    - Kelly : Je ne sais pas trop. J’aimerais aller jusqu’au niveau professionnel, mais si je n’ai pas une porte qui s’ouvre et si je n’ai pas de contrat qui se présente je ne serai pas déçue, parce que j’ai un plan B !
  • Sarah : et c’est quoi ton plan B ?
    - Kelly : J’aimerais faire pompier professionnel.
  • Sarah : Arrives-tu à gérer ta vie privée et le foot ?
    - Kelly : Oui, mais avec des fois des complications ; c’est dur. Au début, c’était dur de commencer parce que le niveau physique était élevé et on n’était pas habituées aux entrainements tous les jours. Mais, avec la préparation physique au mois d’août, où on a fait des entrainements tous les jours et surtout des exercices intensifs toute la journée, en septembre on était toutes prêtes.
    Et sinon, on a pris l’habitude de s’entraîner, d’être à l’internat, d’aller en cours etc. mais on ressent la fatigue le soir !
  • Sarah : Et au niveau de ta famille ?
    - Kelly : Ma famille je ne la vois pas souvent, je la vois quand je n’ai pas match et quand c’est les vacances. Ou des fois même quand je n’ai pas match je ne rentre pas chez moi.
  • Sarah : Que faites vous aux entrainements ?
    - Kelly :Ca dépend. C’est le même rituel toutes les semaines. On a un programme pour chaque jour. Le lundi c’est coordination, c’est plus du travail personnel. Le mardi c’est du duel. Le mercredi c’est le soir, c’est avec tout le monde hors section et section. C’est plus du jeu. Et le jeudi on fait de la mise en place pour les matchs. Si le vendredi on a entrainement, comme c’est la fin de la semaine, c’est des entrainements cool, de la vivacité et des tirs devant le but.
  • Sarah : Est-ce que t’as un modèle, un exemple au niveau du foot ?
    - Kelly : Non, clairement non. J’ai des joueurs que j’aime bien, comme Cristiano Ronaldo, mais sinon, je n’ai pas de modèle, je me compare pas à des footballeurs. J’ai mon niveau et voilà.
  • Sarah : Pour revenir aux questions d’avant, est ce que les préjugés sur le foot féminin sont toujours autant présents pour toi qu’avant ?
    - Kelly : par rapport aux salaires ?
  • Sarah : Avant c’était surtout le football masculin qui ressortait pas mal et les filles pas tant que ça.
    - Kelly : Oui avant ils disaient que le foot c’était un sport de mec, qu’il ne devait pas y avoir de filles, que les filles étaient nul etc. Mais à partir d’un certain temps, le football féminin a commencé à se développer. Les garçons, même les garçons dans notre classe ils vont nous voir avec des joggings, des hauts de foot, bah pour eux clairement on n’est pas des filles, on est des garçons. Ils vont nous parler comme des mecs, ils vont tout faire comme des mecs. Alors qu’on est des filles... Après nous, ça nous dérange pas plus que ça, ça nous touche pas, ça nous fait rien. Sinon oui, y a toujours des préjugés comme quoi les filles ne savent pas jouer au foot, les filles sont pas payées, ça sert à rien qu’elles jouent au foot, le niveau il n’est pas pareil…
  • Sarah : on se disait aussi qu’au niveau du foot on connait beaucoup de joueurs masculins qui sont comme Cristiano Ronaldo, Neymar et pleins d’autres. Et nous, on pourrait pas citer de joueuses.
    - Kelly : Des professionnelles ?
  • Sarah : Oui on n’en entend pas parler.
    - Kelly : C’est vrai ! Même moi en tant que footballeuse, je ne m’intéresse pas vraiment au football féminin. Franchement, après c’est un choix personnel. Je m’intéresse vraiment pas aux filles. Je connais des joueuses, je connais les équipes, je connais tout ce qui est féminin, mais je ne vais pas m’y intéresser plus que les garçons. Par exemple, si il y a les féminines PSG-OM je ne vais pas regarder hors que si y a REAL-BARCA bah je vais direct allumer la télé. Après, si vraiment y a pas de match de garçons à la télé, mais un match de filles, bah ouais je regarde…
  • Sarah : Et tu pourrais nous citer un nom de joueuses de foot ?
    - Kelly : Oui, Eugénie le Sommer, Amandine Henry qui sont des joueuses de l’équipe de France.