Arriverions-nous toujours à garder le sourire après ça ?
Article mis en ligne le 24 février 2018
dernière modification le 4 avril 2018

par Sarah 2SPVL 2017-2018

J’ai assisté à un cours avec une classe spécialisée dans l’accueil de jeunes arrivants de pays étrangers. J’ai été interpellée par le coté mystérieux et touchant qu’ils pouvaient faire paraitre.
Aujourd’hui, la société fait que ces personnes ne parlent pas très bien français, donc on ne parle pas avec elles.
Juste, on les regarde et on se fait une idée dans notre tête de cette population qui nous fait poser des questions. A partir de là, j’ai décidé d’approfondir tous ces mystères. Je leur ai donc posé des questions.

J’ai alors entendu de mes propres oreilles et vu de mes propres yeux toute l’émotion qu’ils ressentaient. Vous savez ce genre de choses qu’on préfère oublier pour éviter de se rappeler que de pauvres gens ont réellement vécu des choses horribles.

J’ai été touchée par leurs histoires, certaines même m’ont mis les larmes aux yeux. Eh bien, aujourd’hui, ils se livrent à nous. On en a les frissons !

Après, j’ai aussi posé des questions à leur professeur, Mme Loeillet, afin de mieux comprendre en quoi consiste son métier et quel est son parcours. En voici un petit extrait :

[…] « Dans la classe j’ai un costume, c’est le costume du professeur où je ne pleure jamais, où je me dis : - " c’est bon ce n’est pas grave." »[…]

  • Sarah : Comment faites vous pour ne pas mélanger votre vie professionnelle et les émotions que vous pouvez ressentir ?
  • Mme Lœillet : C’est le plus dur ! C’est très difficile. Des fois, j’y arrive pas, je ne le cache pas. C’est vrai que j’ai des élèves qui ont vécu des choses très dures, qui vivent des choses très dures et qui vont vivre des choses très dures. Des fois, je craque, je ne le cache pas, ça m’arrive. J’ai déjà pleuré au lycée, j’ai déjà pleuré chez moi. Mais bon, j’essaie de ne jamais le faire devant eux. C’est ce que je dis souvent « dans la classe j’ai un costume, c’est le costume du professeur où je ne pleure jamais où je me dis : -« c’est bon ce n’est pas grave » ». Et puis, quand ils s’en vont, j’enlève le costume. Alors voilà, je dis souvent que c’est ce qu’il ya de plus difficile dans mon travail parce que généralement les autres enseignants parfois me demandent :- « ils ne sont pas trop difficiles tes élèves ? »
    Alors que moi, mes élèves, c’est des anges ! Ils ne répondent jamais, ils m’écoutent tout le temps. Ils sont super gentils, très respectueux parce que souvent le statut de professeur dans leur pays n’est pas le même qu’ici. L’enseignant, dans leur pays, c’est quelqu’un de très important alors que en France ce n’est pas forcément le cas, pour les élèves en tout cas, et du coup c’est vraiment l’émotionnel qui est très dur parfois.