Benoit Gadel joue le grand prêtre dans Aïda
Article mis en ligne le 18 février 2017
dernière modification le 22 mars 2017

par Asmâa TSPVL, Emilie V TSPVL

En mars, la Fabrique Opéra Val de Loire propose Aïda de Verdi au Zénith. Les élèves de Métiers de la Mode ont déjà bien avancé et les essayages des solistes sont en cours.

  • Pour vous c’est quoi les qualités d’un bon costume de scène ?
  • Je dirais qu’il faut qu’il soit confortable. Il faut qu’on se sente bien et qu’on se sente beau dedans. On a besoin d’avoir l’impression d’être mis en valeur. Si on est bien dedans, ça va nous aider à être plus performant.
  • Savez-vous comment va être votre costume ?
  • Oui je viens de l’essayer. J’ai une robe qui sera en peau de bête avec un manteau par-dessus qui sera coupé de manière plus moderne.
  • Peut-on vivre de ce métier sans un autre emploi à côté ?
  • Oui c’est ce qu’on fait à peu prés tous. On a la chance, en France, d’avoir le système d’intermittence qui est très bien fait et qui nous permet de vivre de manière assez confortable tout en exerçant le chant.
  • Que faut-il faire pour devenir soliste ?
  • C’est comme un autre métier, il faut beaucoup travailler. C’est un métier qui demande beaucoup de discipline : il faut savoir chanter, jouer, parfois il faut savoir aussi un peu danser. il faut connaître un peu les langues pour savoir les chanter. Il faut beaucoup en vouloir. C’est un métier où il y a beaucoup de concurrence et donc, de préférence, il faut avoir un peu de chance aussi.
  • Vous chantez depuis combien de temps ?
  • J’ai commencé en 2007 donc ça fait 9 ans, j’ai commencé dans un chœur, le chœur de l’armée française où j’ai chanté pendant 5 ans et ça fait 4 et demi que je l’ai quitté et que je chante en solo.
  • Donc ce n’est pas votre premier opéra ?
  • Non, je suis avec la Fabrique opéra déjà depuis Carmen. C’est la 3ème fois que je viens ici à Orléans.
  • Les auditions ont eu lieu en septembre, pensiez-vous être choisi ?
  • Non, c’est toujours un peu la loterie, les auditions. Il y a beaucoup de monde et c’est très subjectif. Il y avait 200 personnes, et en l’occurrence, au départ, ils ne m’avaient pas pris. Ils en ont choisi un autre qui s’est avéré indisponible, occupé avec une autre Fabrique opéra.
  • Cela fait combien de temps que vous vous préparez pour cet opéra ?
  • On peut considérer que ça fait depuis le mois d’août, puisque j’ai préparé quelques extraits pour l’audition. J’avais auditionné pour celui-ci et pour le roi qui s’avère être similaire en terme de voix. A partir de maintenant, je vais avoir un mois pour vraiment me préparer. Je vais m’y mettre très sérieusement.
  • Comment vous pourriez convaincre des jeunes de voir cet opéra ?
  • La grande force de la musique classique, c’est que c’est un son qui est charnel. C’est un son qui passe directement d’être humain à être humain. En fait, le ressenti est physique puisqu’on écoute à une distance qui n’est pas trop grande. Le son, c’est des ondes qui se déplacent, les musiciens et les chanteurs mettent leurs tripes dedans et s’investissent et c’est quelque chose qu’on perçoit vraiment physiquement. Je pense que c’est quelque chose de très fort, qu’on ne ressent pas à la radio ou à la télé et qu’il faut vraiment l’entendre en live. Rien que pour ça, il faut aller voir un concert ou un opéra en vrai.