On a pris soin des secondes Métiers de la Sécurité
Article mis en ligne le 14 décembre 2018
dernière modification le 31 décembre 2018

par 2MS 2018-2019

Ça s’est passé à Dry, entre Cléry-Saint André et Beaugency, le vendredi 12 octobre 2018. Les élèves de seconde de la section métiers de la sécurité ainsi que ceux qui préparent le Diplôme d’Etat Aide Soignant ont participé aux épreuves qui permettent à de futurs pompiers infirmiers de valider le Protocole Infirmiers des Soins d’Urgence (PISU). Cette épreuve organisée par le service départemental d’incendie et de secours du Loiret (SDIS45) a regroupé une trentaine de lycéens qui ont joué le rôle de victimes.

Le scénario

Le site était situé dans une société de vente de grues. Le scénario de la catastrophe était l’effondrement d’un immeuble suite à une explosion de gaz. Les pompiers qui ont organisé le PISU nous ont maquillés pour simuler des blessures plus ou moins graves : fractures ouvertes ou fermées, hématomes... Nous avons ensuite été placés sur le site qui ressemblait à un monticule de gravas. Trois d’entre nous ont été mis sous les décombres, trois autres étaient placés dans une voiture et les autres étaient dispersés dans les décombres. Le protocole a commencé à 13h, mais il a fallu attendre jusqu’à 14h pour voir arriver les infirmiers qui devaient nous secourir. Au total, il a fallu 3 heures pour prendre en charge les victimes et les envoyer au poste de secours avancé.

Des victimes témoignent

Mathilde raconte :

« Le temps m’a paru long surtout qu’une personne a posé à coté de moi un détecteur de fumée bruyant et qu’il a fallu plus d’une heure pour qu’un pompier réussisse à le récupérer et à l’éteindre. Un infirmier est venu s’occuper de moi à 14h15. S’il était arrivé un instant plus tard, j’aurais dû passer pour morte. Pendant que l’infirmier discutait avec son instructeur, une sirène a retenti et tout le corps médical est parti laissant les blessés sans explication. Une fois de retour, ils m’ont expliqué qu’il y a eu un risque d’éboulement. Du coup, pour eux, je suis passée de UA (urgence absolue) à UR (urgence relative) puis, je suis revenue en UA ».

Josselin était enseveli sous les décombres :

« J’ai été tiré au sort pour être une victime ensevelie sous terre dans le Protocole Infirmier de Soins d’Urgences (PISU). Arrivé sur le site de l’exercice, on nous prend en charge pour nous maquiller avec des blessures qui ont été choisies spécialement pour notre profil : j’avais une blessure à la tempe, l’abdomen écrasé et une fracture ouverte de l’avant-bras droit. Le formateur a donc mis un bout de bois pour simuler l’os qui sortait de mon avant-bras.
On est allés ensuite me placer dans mon trou où il y avait plein de cailloux pointus de taille moyenne par terre. Dans un trou de 1m50 sur 1m50 avec 1m de hauteur de plafond, je n’avais avec moi que mon téléphone, une bouteille d’eau et un gilet vieux comme ma grand-mère à même le sol.
Au bout de 2h30, un chien arriva et se mit à aboyer, puis 10min plus tard, un autre arriva et aboya aussi mais personne ne vint me chercher. Puis au bout de 3h, le troisième chien arriva et des pompiers et des infirmiers enlevèrent les cailloux à l’entrée de ma cachette. Pour me sortir du trou la procédure était de me mettre sur une planche avec des pompiers qui me transportent dessus et me sortent en me mettant une perfusion ce que j’ai trouvé bizarre pour une fracture ouverte et un thorax écrasé. »

Wassim a été éjecté de sa voiture :

« J’ai joué le rôle de la victime. On était 3 dans une voiture, j’étais le conducteur et un mur s’est effondré sur nous. Je suis passé par dessus bord et les pompiers sont venus me chercher urgemment. J’avais une ecchymose au niveau des abdos, ils ont ramené une perfusion et 6 pompiers sont venus et m’ont ramené dans une civière jusqu’à leur véhicule de fonction. »

Le rôle des candidats

Ils devaient déterminer, à partir des blessures des victimes, si elles étaient des Urgences Relatives ou des Urgences Absolues pour que les pompiers sachent quelles victimes évacuer en premier et quelles personnes étaient non-transportables ou décédées.
Pour définir, si les victimes étaient UR ou UA, les pompiers infirmiers devaient remplir des fiches d’informations pour savoir, au final, si il fallait les évacuer au plus vite ou les transporter seulement au PMA, le Poste Médical Avancé.
Si les candidats se sont trompés dans leur évaluation, ils n’ont pas eu leur examen. C’est donc important aussi que les « fausses » victimes jouent bien leur rôle. Il y avait des candidats qui n’étaient pas sérieux et qui ne se prenaient pas au jeu : ils discutaient avec les examinateurs.
Quant à nous, on est passé en mode Wolverine, et nos blessures se sont guéries miraculeusement.